une fois n'est pas coutume... mais peut-on vraiment croire que le monde d'aujourd'hui est le même que celui d'il y a quelques jours?

expliquer l'inexplicable

dire l'indicible

tenter de saisir ce qui aujourd'hui me dépasse, de façon totale, arbitraire 

comprendre ce qui reste imperméable aux frontières de ma conscience

accepter d'être dans la plus parfaite contradiction entre les valeurs que je véhicule d'habitude, à la maison, dans ma classe, et la prise de conscience abrupte que ces valeurs là ne peuvent s'appliquer ; que la préservation de son intégrité passe parfois par l'anéantissement pur et simple de l'autre.

accepter à ne pas accepter : l'acceptation deviendrait partage.

et pour finir, la seule façon de se protéger, de s'en préserver : garder l'espoir qu'il y a là, cachée bien cachée, une toute petite parcelle d'humanité chez ces gens-là, quand même, un infime détail, minuscule éclat qui sépare la bête assoiffée de l'homme. Je n'ai pas d'autres moyens, moi, que conserver cet espoir-là, que rendre à ce qui n'a pas de nom un nom, qu'inventer, réinventer, une autre vie, une autre ligne de fuite, quitte à transformer, enjoliver : rendre la vie à ce qui n'en est pas, à ce qui n'est que pulsion de mort, barbarie, horreur. Hors sujet? Simple question de foi plutôt : la mienne, la plus intime, croire en la vie.

Et donc, une fois n'est pas coutume, je vous glisse les mots jetés en vrac tout à l'heure avant d'aller récupérer les enfants, pour ceux qui voudront les lire.

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